#3351 Le 06/05/2022, à 20:17
- nany
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Treize virgules en trois phrases, c'est extrêmement lourd à lire
Sans honneur que précaire, sans liberté que provisoire, jusqu’à la découverte du crime ; sans situation qu’instable, comme pour le poète la veille fêté dans tous les salons, applaudi dans tous les théâtres de Londres, chassé le lendemain de tous les garnis sans pouvoir trouver un oreiller où reposer sa tête, tournant la meule comme Samson et disant comme lui : “Les deux sexes mourront chacun de son côté” ; exclus même, hors les jours de grande infortune où le plus grand nombre se rallie autour de la victime, comme les juifs autour de Dreyfus, de la sympathie – parfois de la société – de leurs semblables, auxquels ils donnent le dégoût de voir ce qu’ils sont, dépeint dans un miroir, qui ne les flattant plus, accuse toutes les tares qu’ils n’avaient pas voulu remarquer chez eux-mêmes et qui leur fait comprendre que ce qu’ils appelaient leur amour (et à quoi, en jouant sur le mot, ils avaient, par sens social, annexé tout ce que la poésie, la peinture, la musique, la chevalerie, l’ascétisme, ont pu ajouter à l’amour) découle non d’un idéal de beauté qu’ils ont élu, mais d’une maladie inguérissable ; comme les juifs encore (sauf quelques-uns qui ne veulent fréquenter que ceux de leur race, ont toujours à la bouche les mots rituels et les plaisanteries consacrées) se fuyant les uns les autres, recherchant ceux qui leur sont le plus opposés, qui ne veulent pas d’eux, pardonnant leurs rebuffades, s’enivrant de leurs complaisances ; mais aussi rassemblés à leurs pareils par l’ostracisme qui les frappe, l’opprobre où ils sont tombés, ayant fini par prendre, par une persécution semblable à celle d’Israël, les caractères physiques et moraux d’une race, parfois beaux, souvent affreux, trouvant (malgré toutes les moqueries dont celui qui, plus mêlé, mieux assimilé à la race adverse, est relativement, en apparence, le moins inverti, accable celui qui l’est demeuré davantage), une détente dans la fréquentation de leurs semblables, et même un appui dans leur existence, si bien que, tout en niant qu’ils soient une race (dont le nom est la plus grande injure), ceux qui parviennent à cacher qu’ils en sont, ils les démasquent volontiers, moins pour leur nuire, ce qu’ils ne détestent pas, que pour s’excuser, et allant chercher comme un médecin l’appendicite l’inversion jusque dans l’histoire, ayant plaisir à rappeler que Socrate était l’un d’eux, comme les Israélites disent de Jésus, sans songer qu’il n’y avait pas d’anormaux quand l’homosexualité était la norme, pas d’anti-chrétiens avant le Christ, que l’opprobre seul fait le crime, parce qu’il n’a laissé subsister que ceux qui étaient réfractaires à toute prédication, à tout exemple, à tout châtiment, en vertu d’une disposition innée tellement spéciale qu’elle répugne plus aux autres hommes (encore qu’elle puisse s’accompagner de hautes qualités morales) que de certains vices qui y contredisent comme le vol, la cruauté, la mauvaise foi, mieux compris, donc plus excusés du commun des hommes ; formant une franc-maçonnerie bien plus étendue, plus efficace et moins soupçonnée que celle des loges, car elle repose sur une identité de goûts, de besoins, d’habitudes, de dangers, d’apprentissage, de savoir, de trafic, de glossaire, et dans laquelle les membres mêmes, qui souhaitent de ne pas se connaître, aussitôt se reconnaissent à des signes naturels ou de convention, involontaires ou voulus, qui signalent un de ses semblables au mendiant dans le grand seigneur à qui il ferme la portière de sa voiture, au père dans le fiancé de sa fille, à celui qui avait voulu se guérir, se confesser, qui avait à se défendre, dans le médecin, dans le prêtre, dans l’avocat qu’il est allé trouver; tous obligés à protéger leur secret, mais ayant leur part d’un secret des autres que le reste de l’humanité ne soupçonne pas et qui fait qu’à eux les romans d’aventure les plus invraisemblables semblent vrais, car dans cette vie romanesque, anachronique, l’ambassadeur est ami du forçat : le prince, avec une certaine liberté d’allures que donne l’éducation aristocratique et qu’un petit bourgeois tremblant n’aurait pas en sortant de chez la duchesse, s’en va conférer avec l’apache ; partie réprouvée de la collectivité humaine, mais partie importante, soupçonnée là où elle n’est pas, étalée, insolente, impunie là où elle n’est pas devinée; comptant des adhérents partout, dans le peuple, dans l’armée, dans le temple, au bagne, sur le trône; vivant enfin, du moins un grand nombre, dans l’intimité caressante et dangereuse avec les hommes de l’autre race, les provoquant, jouant avec eux à parler de son vice comme s’il n’était pas sien, jeu qui est rendu facile par l’aveuglement ou la fausseté des autres, jeu qui peut se prolonger des années jusqu’au jour du scandale où ces dompteurs sont dévorés ; jusque-là obligés de cacher leur vie, de détourner leurs regards d’où ils voudraient se fixer, de les fixer sur ce dont ils voudraient se détourner, de changer le genre de bien des adjectifs dans leur vocabulaire, contrainte sociale, légère auprès de la contrainte intérieure que leur vice, ou ce qu’on nomme improprement ainsi, leur impose non plus à l’égard des autres mais d’eux-mêmes, et de façon qu’à eux-mêmes il ne leur paraisse pas un vice.
115 virgules dans une seule phrase, c’est cadeau.
Ouais bah là, c'est un syndrome de détresse respiratoire aiguë.
Tiens, Marcel Proust était asthmatique. Étonnant, non ?
Dernière modification par nany (Le 06/05/2022, à 21:01)
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#3352 Le 06/05/2022, à 20:28
- GR 34
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Ras' a écrit :Treize virgules en trois phrases, c'est extrêmement lourd à lire
Marcel Proust a écrit :Sans honneur que précaire, sans liberté que provisoire, jusqu’à la découverte du crime ; sans situation qu’instable, comme pour le poète la veille fêté dans tous les salons, applaudi dans tous les théâtres de Londres, chassé le lendemain de tous les garnis sans pouvoir trouver un oreiller où reposer sa tête, tournant la meule comme Samson et disant comme lui : “Les deux sexes mourront chacun de son côté” ; exclus même, hors les jours de grande infortune où le plus grand nombre se rallie autour de la victime, comme les juifs autour de Dreyfus, de la sympathie – parfois de la société – de leurs semblables, auxquels ils donnent le dégoût de voir ce qu’ils sont, dépeint dans un miroir, qui ne les flattant plus, accuse toutes les tares qu’ils n’avaient pas voulu remarquer chez eux-mêmes et qui leur fait comprendre que ce qu’ils appelaient leur amour (et à quoi, en jouant sur le mot, ils avaient, par sens social, annexé tout ce que la poésie, la peinture, la musique, la chevalerie, l’ascétisme, ont pu ajouter à l’amour) découle non d’un idéal de beauté qu’ils ont élu, mais d’une maladie inguérissable ; comme les juifs encore (sauf quelques-uns qui ne veulent fréquenter que ceux de leur race, ont toujours à la bouche les mots rituels et les plaisanteries consacrées) se fuyant les uns les autres, recherchant ceux qui leur sont le plus opposés, qui ne veulent pas d’eux, pardonnant leurs rebuffades, s’enivrant de leurs complaisances ; mais aussi rassemblés à leurs pareils par l’ostracisme qui les frappe, l’opprobre où ils sont tombés, ayant fini par prendre, par une persécution semblable à celle d’Israël, les caractères physiques et moraux d’une race, parfois beaux, souvent affreux, trouvant (malgré toutes les moqueries dont celui qui, plus mêlé, mieux assimilé à la race adverse, est relativement, en apparence, le moins inverti, accable celui qui l’est demeuré davantage), une détente dans la fréquentation de leurs semblables, et même un appui dans leur existence, si bien que, tout en niant qu’ils soient une race (dont le nom est la plus grande injure), ceux qui parviennent à cacher qu’ils en sont, ils les démasquent volontiers, moins pour leur nuire, ce qu’ils ne détestent pas, que pour s’excuser, et allant chercher comme un médecin l’appendicite l’inversion jusque dans l’histoire, ayant plaisir à rappeler que Socrate était l’un d’eux, comme les Israélites disent de Jésus, sans songer qu’il n’y avait pas d’anormaux quand l’homosexualité était la norme, pas d’anti-chrétiens avant le Christ, que l’opprobre seul fait le crime, parce qu’il n’a laissé subsister que ceux qui étaient réfractaires à toute prédication, à tout exemple, à tout châtiment, en vertu d’une disposition innée tellement spéciale qu’elle répugne plus aux autres hommes (encore qu’elle puisse s’accompagner de hautes qualités morales) que de certains vices qui y contredisent comme le vol, la cruauté, la mauvaise foi, mieux compris, donc plus excusés du commun des hommes ; formant une franc-maçonnerie bien plus étendue, plus efficace et moins soupçonnée que celle des loges, car elle repose sur une identité de goûts, de besoins, d’habitudes, de dangers, d’apprentissage, de savoir, de trafic, de glossaire, et dans laquelle les membres mêmes, qui souhaitent de ne pas se connaître, aussitôt se reconnaissent à des signes naturels ou de convention, involontaires ou voulus, qui signalent un de ses semblables au mendiant dans le grand seigneur à qui il ferme la portière de sa voiture, au père dans le fiancé de sa fille, à celui qui avait voulu se guérir, se confesser, qui avait à se défendre, dans le médecin, dans le prêtre, dans l’avocat qu’il est allé trouver; tous obligés à protéger leur secret, mais ayant leur part d’un secret des autres que le reste de l’humanité ne soupçonne pas et qui fait qu’à eux les romans d’aventure les plus invraisemblables semblent vrais, car dans cette vie romanesque, anachronique, l’ambassadeur est ami du forçat : le prince, avec une certaine liberté d’allures que donne l’éducation aristocratique et qu’un petit bourgeois tremblant n’aurait pas en sortant de chez la duchesse, s’en va conférer avec l’apache ; partie réprouvée de la collectivité humaine, mais partie importante, soupçonnée là où elle n’est pas, étalée, insolente, impunie là où elle n’est pas devinée; comptant des adhérents partout, dans le peuple, dans l’armée, dans le temple, au bagne, sur le trône; vivant enfin, du moins un grand nombre, dans l’intimité caressante et dangereuse avec les hommes de l’autre race, les provoquant, jouant avec eux à parler de son vice comme s’il n’était pas sien, jeu qui est rendu facile par l’aveuglement ou la fausseté des autres, jeu qui peut se prolonger des années jusqu’au jour du scandale où ces dompteurs sont dévorés ; jusque-là obligés de cacher leur vie, de détourner leurs regards d’où ils voudraient se fixer, de les fixer sur ce dont ils voudraient se détourner, de changer le genre de bien des adjectifs dans leur vocabulaire, contrainte sociale, légère auprès de la contrainte intérieure que leur vice, ou ce qu’on nomme improprement ainsi, leur impose non plus à l’égard des autres mais d’eux-mêmes, et de façon qu’à eux-mêmes il ne leur paraisse pas un vice.
114 virgules dans une seule phrase, c’est cadeau.
Na K' en vadrouille a écrit :Ouais bah là, c'est un syndrome de détresse respiratoire aiguë.
Tiens, Marcel Proust était asthmatique. Étonnant, non ?
Que de temps perdu en recherche de virgules !
Les amateurs de littérature comprendront...
Karantez-vro... Breizhad on ha lorc'h ennon !
«Les animaux sont mes amis. Et je ne mange pas mes amis.» George Bernard Shaw
https://www.l214.com/
L’avenir est la chose la plus incertaine qu’il soit !
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#3353 Le 06/05/2022, à 20:44
- nany
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Que de temps perdu en recherche de virgules !
J’ai utilisé deux touches magiques dans Firefox pour la recherche (du temps perdu) et cela ne m’a pris que quelques secondes.
En revanche, je viens de refaire les touches magiques dans mon éditeur de texte et il s’avère que j’ai fait une erreur dans la soustraction des virgules à ne pas compter. Il y a en fait 115 virgules. Mea culpa.
Dernière modification par nany (Le 06/05/2022, à 20:55)
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#3354 Le 06/05/2022, à 20:55
- GR 34
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
GR 34 a écrit :Que de temps perdu en recherche de virgules !
J’ai utilisé deux touches magiques dans Firefox et cela ne m’a pris que quelques secondes.
En revanche, je viens de refaire les touches magiques dans mon éditeur de texte et il s’avère que j’ai fait une erreur dans la soustraction des virgules à ne pas compter. Il y a en fait 115 virgules. Mea culpa.
Il y avait une référence littéraire dans mon post : À la recherche du temps perdu, oeuvre majeure de l'auteur que tu as cité, je pensais que tu l'aurais vue... C'était donc du second degré.
Dernière modification par GR 34 (Le 06/05/2022, à 20:56)
Karantez-vro... Breizhad on ha lorc'h ennon !
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L’avenir est la chose la plus incertaine qu’il soit !
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#3355 Le 06/05/2022, à 20:58
- nany
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Bien sûr que je l’avais vue (d’ailleurs j’ai édité dans la même seconde que ton dernier post).
J’apportais simplement quelques petites précisions.
Dernière modification par nany (Le 06/05/2022, à 20:58)
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#3356 Le 06/05/2022, à 20:59
- GR 34
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Bien sûr que je l’avais vue (d’ailleurs j’ai édité dans la même seconde que ton dernier post).
J’apportais simplement quelques petites précisions.
Tu me rassures !
Karantez-vro... Breizhad on ha lorc'h ennon !
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#3357 Le 06/05/2022, à 21:35
- le-peyo
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
PPdM a écrit :Si tous les condamnés sont mis a l'écart de tout il va y avoir du vide dans les gradins !!
C'est exprès que tu dis ça au lendemain de l'anniversaire de Furiani ?
Les gradins étaient installés sur des cales en bois. Ils auraient dû se douter que ça allait mal finir car on le sait tous : quand le bois sèche, les Corses tombent.
Sous Linux depuis 2009 | Xubuntu 22.04 LTS | Lenovo Thinkpad W540
Windows... ? J'connais pas...
Petits scripts vidéos bien pratiques =>
C'est le moment : OMS et Institut Pasteur !
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#3358 Le 06/05/2022, à 21:51
- Edmond Dantès
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Un sondage donne la majorité à Macron aux législatives.
Mais il part du principe que ni NUPES, ni Rénaissance n'existe.
« Je te hais plus qu'aucun des dieux qui vivent sur l'Olympe
Car tu ne rêves que discordes, guerres et combats. »
Trouble obsessionnelcompulsif
Le TdCT est revenu (ils reviennent tous), pour y accéder, demandez à nany ou moi.
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#3359 Le 06/05/2022, à 21:57
- Edmond Dantès
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
je pensais que tu l'aurais vue...
Nany est la fille cachée de Alan Turing et Mirosca, elle voit TOUT.
Inutile de lui donner des définitions, nany est un dictionnaire.
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#3360 Le 06/05/2022, à 22:04
- Edmond Dantès
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Ras' a écrit :Treize virgules en trois phrases, c'est extrêmement lourd à lire
Marcel Proust a écrit :Sans honneur que précaire, sans liberté que provisoire, jusqu’à la découverte du crime ; sans situation qu’instable, comme pour le poète la veille fêté dans tous les salons, applaudi dans tous les théâtres de Londres, chassé le lendemain de tous les garnis sans pouvoir trouver un oreiller où reposer sa tête, tournant la meule comme Samson et disant comme lui : “Les deux sexes mourront chacun de son côté” ; exclus même, hors les jours de grande infortune où le plus grand nombre se rallie autour de la victime, comme les juifs autour de Dreyfus, de la sympathie – parfois de la société – de leurs semblables, auxquels ils donnent le dégoût de voir ce qu’ils sont, dépeint dans un miroir, qui ne les flattant plus, accuse toutes les tares qu’ils n’avaient pas voulu remarquer chez eux-mêmes et qui leur fait comprendre que ce qu’ils appelaient leur amour (et à quoi, en jouant sur le mot, ils avaient, par sens social, annexé tout ce que la poésie, la peinture, la musique, la chevalerie, l’ascétisme, ont pu ajouter à l’amour) découle non d’un idéal de beauté qu’ils ont élu, mais d’une maladie inguérissable ; comme les juifs encore (sauf quelques-uns qui ne veulent fréquenter que ceux de leur race, ont toujours à la bouche les mots rituels et les plaisanteries consacrées) se fuyant les uns les autres, recherchant ceux qui leur sont le plus opposés, qui ne veulent pas d’eux, pardonnant leurs rebuffades, s’enivrant de leurs complaisances ; mais aussi rassemblés à leurs pareils par l’ostracisme qui les frappe, l’opprobre où ils sont tombés, ayant fini par prendre, par une persécution semblable à celle d’Israël, les caractères physiques et moraux d’une race, parfois beaux, souvent affreux, trouvant (malgré toutes les moqueries dont celui qui, plus mêlé, mieux assimilé à la race adverse, est relativement, en apparence, le moins inverti, accable celui qui l’est demeuré davantage), une détente dans la fréquentation de leurs semblables, et même un appui dans leur existence, si bien que, tout en niant qu’ils soient une race (dont le nom est la plus grande injure), ceux qui parviennent à cacher qu’ils en sont, ils les démasquent volontiers, moins pour leur nuire, ce qu’ils ne détestent pas, que pour s’excuser, et allant chercher comme un médecin l’appendicite l’inversion jusque dans l’histoire, ayant plaisir à rappeler que Socrate était l’un d’eux, comme les Israélites disent de Jésus, sans songer qu’il n’y avait pas d’anormaux quand l’homosexualité était la norme, pas d’anti-chrétiens avant le Christ, que l’opprobre seul fait le crime, parce qu’il n’a laissé subsister que ceux qui étaient réfractaires à toute prédication, à tout exemple, à tout châtiment, en vertu d’une disposition innée tellement spéciale qu’elle répugne plus aux autres hommes (encore qu’elle puisse s’accompagner de hautes qualités morales) que de certains vices qui y contredisent comme le vol, la cruauté, la mauvaise foi, mieux compris, donc plus excusés du commun des hommes ; formant une franc-maçonnerie bien plus étendue, plus efficace et moins soupçonnée que celle des loges, car elle repose sur une identité de goûts, de besoins, d’habitudes, de dangers, d’apprentissage, de savoir, de trafic, de glossaire, et dans laquelle les membres mêmes, qui souhaitent de ne pas se connaître, aussitôt se reconnaissent à des signes naturels ou de convention, involontaires ou voulus, qui signalent un de ses semblables au mendiant dans le grand seigneur à qui il ferme la portière de sa voiture, au père dans le fiancé de sa fille, à celui qui avait voulu se guérir, se confesser, qui avait à se défendre, dans le médecin, dans le prêtre, dans l’avocat qu’il est allé trouver; tous obligés à protéger leur secret, mais ayant leur part d’un secret des autres que le reste de l’humanité ne soupçonne pas et qui fait qu’à eux les romans d’aventure les plus invraisemblables semblent vrais, car dans cette vie romanesque, anachronique, l’ambassadeur est ami du forçat : le prince, avec une certaine liberté d’allures que donne l’éducation aristocratique et qu’un petit bourgeois tremblant n’aurait pas en sortant de chez la duchesse, s’en va conférer avec l’apache ; partie réprouvée de la collectivité humaine, mais partie importante, soupçonnée là où elle n’est pas, étalée, insolente, impunie là où elle n’est pas devinée; comptant des adhérents partout, dans le peuple, dans l’armée, dans le temple, au bagne, sur le trône; vivant enfin, du moins un grand nombre, dans l’intimité caressante et dangereuse avec les hommes de l’autre race, les provoquant, jouant avec eux à parler de son vice comme s’il n’était pas sien, jeu qui est rendu facile par l’aveuglement ou la fausseté des autres, jeu qui peut se prolonger des années jusqu’au jour du scandale où ces dompteurs sont dévorés ; jusque-là obligés de cacher leur vie, de détourner leurs regards d’où ils voudraient se fixer, de les fixer sur ce dont ils voudraient se détourner, de changer le genre de bien des adjectifs dans leur vocabulaire, contrainte sociale, légère auprès de la contrainte intérieure que leur vice, ou ce qu’on nomme improprement ainsi, leur impose non plus à l’égard des autres mais d’eux-mêmes, et de façon qu’à eux-mêmes il ne leur paraisse pas un vice.
C'est vrai qu'à lire c'est pas facile-facile. Mais à déclamer c'est un régal. Proust, ça se lit à haute voix.
« Je te hais plus qu'aucun des dieux qui vivent sur l'Olympe
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#3361 Le 06/05/2022, à 22:20
- jeange
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Prout, ça se dit à haute voix.
j'aurai raté un chapitre ?
CLEVO W670SZQ SSD 480Go i3 Ram 12Go Ubuntu 22.04.5 et 24.04.2 LTS 64bit
Thinkpad X270 nvme 128Go i5 Ram 8Go Ubuntu 24.04.2 LTS 64bit et W10
Merci de donner les retours avec les balises < > et les allers avec les valises, et toujours pas de raton laveur.
%NOINDEX%
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#3362 Le 06/05/2022, à 22:36
- Mornagest
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Nonon, le précédent, c'était le silence des oignons.
N'oubliez pas de consulter la documentation pour vous donner un coup de main !
Merci de modifier le premier message de votre sujet pour ajouter [Résolu] lorsque votre problème l'est :)
Xubuntu 20.04 sur deux ordinateurs, zéro souci. Passez à Xubuntu ;)
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#3363 Le 06/05/2022, à 23:01
- Mornagest
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Prout.
N'oubliez pas de consulter la documentation pour vous donner un coup de main !
Merci de modifier le premier message de votre sujet pour ajouter [Résolu] lorsque votre problème l'est :)
Xubuntu 20.04 sur deux ordinateurs, zéro souci. Passez à Xubuntu ;)
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#3364 Le 06/05/2022, à 23:03
- nany
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Prout.
Avec ou sans virgules ?
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#3365 Le 06/05/2022, à 23:32
- Edmond Dantès
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
« Je te hais plus qu'aucun des dieux qui vivent sur l'Olympe
Car tu ne rêves que discordes, guerres et combats. »
Trouble obsessionnelcompulsif
Le TdCT est revenu (ils reviennent tous), pour y accéder, demandez à nany ou moi.
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#3366 Le 07/05/2022, à 00:17
- nany
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Et avec des virgules :
Dernière modification par nany (Le 07/05/2022, à 00:25)
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#3367 Le 07/05/2022, à 00:22
- nany
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Et sans virgule c’est plus rapide :
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#3368 Le 07/05/2022, à 00:30
- Edmond Dantès
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Et sans virgule c’est plus rapide :
Toi, tu sors !
« Je te hais plus qu'aucun des dieux qui vivent sur l'Olympe
Car tu ne rêves que discordes, guerres et combats. »
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#3369 Le 07/05/2022, à 01:25
- Na K' en vadrouille
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
C'est chiant, Proust, il se passe rien.
Je suis Na Kraïou et j’utilise ce compte pour des raisons de sécurité, quand je suis avec mon smartphone. J'échange trois sodium et deux potassium en scrapant de l'atp en adp.
Je suis un système quantique ondulatoire et très peu dispersé .
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#3370 Le 07/05/2022, à 01:34
- le-peyo
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
J'en rêvais d'en avoir une quand j'étais enfant :
J'en ai offert une à mon fils en souvenir de La Cité des Sciences de Paris.
BN
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Windows... ? J'connais pas...
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#3371 Le 07/05/2022, à 02:01
- inbox
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Bon amusement.
Un problème résolu ? Indiquez le en modifiant le titre du sujet.
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#3372 Le 07/05/2022, à 02:22
- Na K' en vadrouille
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Chuis jaloux et j'en veux une !
Je suis Na Kraïou et j’utilise ce compte pour des raisons de sécurité, quand je suis avec mon smartphone. J'échange trois sodium et deux potassium en scrapant de l'atp en adp.
Je suis un système quantique ondulatoire et très peu dispersé .
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#3373 Le 07/05/2022, à 02:22
- Sir Na Kraïou
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Yep, carrément.
Descendant de Charlemagne et de LUCA.
Bleu, en l'hommage d'un truc bleu. :'(
C'est pas du bleu.
C'est pas le lac de Genève, c'est le Lac Léman.
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#3374 Le 07/05/2022, à 02:51
- Pylades
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
Vu que le jeûne est devenu la panacée des naturopathes, le web est noyé sous leurs affabulations.
Je tombe pratiquement que sur des trucs comme ça,
Bah c’est plutôt sérieux pourtant, à part que c’est écrit dans une langue étrange qui ressemble au français.
“Any if-statement is a goto. As are all structured loops.
“And sometimes structure is good. When it’s good, you should use it.
“And sometimes structure is _bad_, and gets into the way, and using a goto is just much clearer.”
Linus Torvalds – 12 janvier 2003
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#3375 Le 07/05/2022, à 02:52
- Edmond Dantès
Re : Le Topic des Couche-Tard 80
J'en rêvais d'en avoir une quand j'étais enfant :
https://i.ibb.co/wp6gNHp/Photo0968.jpg
J'en ai offert une à mon fils en souvenir de La Cité des Sciences de Paris.
Et il offrira une PS5 à son fils ?
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