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#1 Le 24/05/2016, à 16:15

Wadi3

Un peu de poésie

Bidonville

Un bidon
Une ville
De la boue
Une roue usée
Une carcasse de voiture
Volée, 
De la fumé noirâtre
A une trainée Maquillée
violée
Une chaise fracassée
Un troue
Des chiens errants
Et des briques rouges
Partout
Un chantier
A ciel ouvert
Et des enfants qui jouent 
Pieds nues
Ventre creux
Jambes sales
Des éclats de rires
Des cris,
un chat angoissé
Un futur Che
La ou, tout vit
Malgré tout
Une veille sur une chaise
Qui tremble
sous un soleil timide
vient se réchauffer
Et te dévisage
En passant
Esseulée
Unique occupation
Te regarder
Du linge devant
Et sur les toits
Et dans les cœurs
Un ressemblant de café maure 
Et toi... les yeux cernés
Le visage pale
Mais un corps
Superbement ondulé
Aux formes qui dévoile
L’amour pour cette terre
Terre berbère
Terre des opprimés

B.Y.Wadi le 09/11/2015

Dernière modification par Wadi3 (Le 25/05/2016, à 23:47)


La lumière ce propage par ondes discontinues

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#2 Le 24/03/2020, à 15:11

ChienPanzer

Re : Un peu de poésie

roll

Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche


Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever


Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

1952

Je voudrais pas crever,

Boris Vian


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